Comment nourrir un bébé pigeon trouvé : guide complet »
Que faire face à un bébé pigeon croisé dans la rue ou tombé du nid ? Découvrez une démarche claire : reconnaître le pigeonneau, comprendre ses besoins alimentaires, apprendre à le nourrir et à accompagner sa croissance, tout en évitant les erreurs fréquentes. Les conseils présentés ici, fruits de pratiques vécues et d’avis professionnels, visent à vous permettre d’aider ces oisillons méconnus à survivre dans notre environnement urbain. De la première observation à la mise en liberté quand le moment est venu, découvrez les étapes indispensables pour veiller sur un jeune pigeon.
Qu’est-ce qu’un bébé pigeon ? Comment le distinguer ?
Le terme exact pour désigner le bébé pigeon est “pigeonneau”. Peu de gens savent le reconnaître, car il se montre rarement, blotti dans le nid le plus longtemps possible. La plupart des citadins n’en croisent jamais. La raison ? Sa morphologie, très différente du pigeon adulte, attire peu l’attention : petites ailes disproportionnées, duvet clairsemé, bec souple, yeux clos ou encore à peine ouverts.
Pour le différencier, quelques points sont à observer :
- Taille : Les jeunes pigeons sont bien plus petits et possèdent un corps parfois massif comparé à leur tête.
- Plumage : Au début, le duvet fin et gris remplace les plumes. Ce duvet ne protège pas vraiment du froid ou de l’humidité.
- Comportement : Les pigeonneaux restent statiques et immobiles, tentant de conserver leur chaleur et d’éviter tout mouvement inutile.
Leur cri, lorsqu’ils sont affamés, est faible : souvent un léger couinement qui passe inaperçu dans les bruits urbains. Si l’on regarde attentivement sous les corniches ou dans les gouttières, un mouvement de duvet peut parfois attirer l’œil.
Pourquoi les bébés pigeons restent invisibles dans la ville ?
Une question qui intrigue beaucoup : pourquoi ne croise-t-on jamais de pigeonneaux sur les trottoirs, alors que les pigeons adultes foisonnent ? La raison est simple : les parents pigeons construisent des nids dans des endroits peu accessibles (sous toiture, balcons rarement nettoyés, creux de bâtiments, cavités).
Le pigeonneau n’en sort que lorsqu’il peut voler convenablement. Cela demande près d’un mois de croissance, où il reste en sécurité dans le nid. L’observation directe d’un jeune pigeon en extérieur reste donc occasionnelle : une chute du nid à cause de vents forts, ou un dérangement accidentel par l’humain, peut l’expliquer.
Une anecdote racontée sur plusieurs forums animaliers décrit bien la situation : “Pendant des années en centre-ville, impossible de voir un jeune pigeon, jusqu’au jour où un nid mal fixé sur une gouttière s’est décroché lors d’un orage. Quatre pigeonneaux se sont retrouvés sur le trottoir, désorientés et apeurés.”
Premières actions : comment réagir en découvrant un pigeonneau ?
Dès qu’on aperçoit un bébé pigeon, mieux vaut agir vite mais calmement. Première étape : observer de près, sans le toucher dans l’immédiat. Vérifier s’il montre des blessures (ailes cassées, traces de sang), la présence d’un parent à proximité, ou s’il semble affamé.
- Ajouter une protection : Installer l’animal dans une boîte, une cage ou un carton. Le fond doit être garni de tissus propres pour éviter la déperdition de chaleur, mais pas trop rembourré pour empêcher l’étouffement.
- Maintenir une bonne température : Utiliser une bouillotte recouverte d’un linge, une lampe chauffante ou, parfois, une bouteille d’eau tiède enveloppée, pour reproduire l’ambiance du nid. Idéalement, la boîte doit rester dans une pièce tempérée et calme.
- Surveillance régulière : Un oisillon immobile, les yeux clos ou à terre, doit rester sous observation. Tout signe de léthargie ou de respiration erratique nécessite de consulter un vétérinaire.
Il ne faut pas oublier de se laver les mains avant et après contact : de nombreux pigeons peuvent être porteurs d’agents infectieux.
Le lait : une erreur à ne surtout pas faire
Contrairement à d’autres animaux domestiques, les pigeons ne tolèrent ni le lactose ni les substituts laitiers. Pour un organisme d’oiseau, le lait provoque parfois diarrhée, déshydratation et détresse digestive.
Le cas d’une bénévole d’association de protection animale l’illustre bien. “Pensant bien faire, j’avais offert du lait à deux petits pigeons. Au bout de quelques heures, ils étaient extrêmement mal en point. Après avoir appelé la LPO, la consigne était sans appel : arrêter immédiatement et passer à un mélange spécial pour oiseaux !”
Il est donc indispensable de se renseigner avant chaque tentative d’alimentation.
Le jabot : fonction et surveillance chez le pigeonneau
Le jabot du jeune pigeon, petit réservoir situé au-dessus du thorax et sous le cou, accumule les aliments avant digestion. C’est dans ce “sac” que les graines, bouillies ou broyées, s’humidifient. Le jabot doit rester souple :
- Si le jabot devient trop ferme ou gonflé, le nourrissage s’est fait trop rapidement ou en trop grande quantité.
- Un jabot vide et froissé indique la faim ou, parfois, un souci digestif.
À ce titre, il vaut mieux nourrir le pigeonneau en petites quantités, plusieurs fois par jour, pour éviter ces désagréments.
Que donner à manger à un bébé pigeon ?
L’alimentation varie en fonction de l’âge du pigeonneau. Au début, on propose une bouillie à base de céréales, de graines broyées et d’eau tiède (comme les parents qui régurgitent un mélange modifié dans le jabot). À partir de la deuxième semaine, le pigeonneau peut recevoir des graines plus entières, coupées en petits morceaux pour faciliter la mastication. Attention, le pain, trop salé et difficile à digérer, est à exclure. Les produits transformés (chips, biscuits…), parfois donnés par méconnaissance, sont également déconseillés.
- 0-7 jours : Purée de graines (par exemple du millet) mélangée à de l’eau tiède. Texture gélatineuse.
- 8-15 jours : Graines mixées, progressivement épaissies, toujours humidifiées.
- Après 15 jours : Graines entières, parfois mélangées à des petits pois écrasés, adaptation à une alimentation adulte.
Les graines de tournesol, maïs concassé, pois cassés ou blé conviennent bien. Veiller à retirer les enveloppes, trop grandes ou dures pour la taille du bec.
Nourrissage : étapes et conseils pratiques
Pour nourrir un pigeonneau, une seringue (sans aiguille) s’avère utile. Un embout souple, parfois fabriqué avec un morceau de paille coupée, peut faciliter l’insertion dans le bec.
- Préparation du mélange : Broyer les graines, ajouter un peu d’eau tiède, vérifier la texture : ni trop liquide, ni trop épaisse.
- Nourrir doucement : Introduire la nourriture en pressant la seringue lentement, jusqu’à observer un léger gonflement du jabot.
- Nettoyer le bec après chaque repas : Les résidus peuvent coller, il suffit d’utiliser un coton-tige imbibé d’eau tiède.
- Fréquence : En général, toutes les deux à trois heures, sauf la nuit.
Un pigeonneau trop rempli régurgite ou refuse de s’alimenter : mieux vaut fractionner les repas. Progressivement, son comportement évolue : il tente d’ingérer les graines, puis de les picorer seul.
Cycle de vie d’un pigeonneau : développement semaine après semaine
Les étapes principales du développement d’un jeune pigeon s’observent ainsi :
Âge | Plumage | Alimentation | Comportement |
---|---|---|---|
0-7 jours | Duvet fin et dense | Bouillie tiède | Quasi totalement immobile |
8-15 jours | Apparition des plumes sur les ailes | Graines mixées | Déplacements dans le nid |
16-28 jours | Plumage quasi complet | Graines entières | Essais d’envol progressifs |
Le stade adulte est atteint après environ quatre semaines, selon les conditions de chaleur et d’humidité du nid.
De la croissance à l’envol : quand relâcher le pigeonneau ?
L’objectif reste de rendre le jeune pigeon autonome, capable de se nourrir seul et de voler. Quelques signes le confirment :
- Le plumage est total et dense, couvrant ailes et queue.
- Le pigeonneau se déplace vigoureusement et picore spontanément les graines.
- Saut prudent hors de sa boîte, puis battements d’ailes jusqu’à un mètre de distance.
Pour la relâche, choisir une zone calme, loin des chats et autres dangers urbains. Surveillez discrètement ses premiers instants, et assurez-vous qu’aucun autre prédateur ne rôde.
On croise parfois, sur les forums spécialisés, un témoignage inspirant. “Le jour où l’oisillon que j’avais élevé a pris son envol devant moi, le souvenir est resté vivace. Il s’est d’abord accroché un temps aux rebords, avant de survoler la cour. Une petite victoire pour deux semaines de soins intenses et de nuits entrecoupées.”
Les erreurs fréquentes et les trucs à ne pas négliger
Les maladresses sont courantes lors d’un premier sauvetage :
- Ne pas adapter la texture de la nourriture à chaque âge : trop dense ou mal broyée, elle bloque le jabot.
- Ne jamais négliger la propreté : l’humidité, les résidus alimentaires et les tissus sales sont source de maladies.
- Oublier de stimuler la croissance : de simples encouragements (placer des graines autour de lui, l’inciter à picoter) accélèrent le passage à une alimentation autonome.
- Trop vouloir bien faire : imposer la liberté trop tôt expose l’oisillon aux dangers urbains.
Les jeunes pigeons restent cachés dans leur nid jusqu’à l’acquisition du vol. Leur croissance se fait à l’abri des regards.
Il s’agit d’un compartiment temporaire pour l’alimentation, qui permet de prémastiquer et humidifier les graines avant l’arrivée dans l’estomac.
Par son duvet fin, sa tête volumineuse, ses ailes courtes et son absence de plumes bien formées. Les yeux sont parfois non ouverts ou à peine mobiles.
Le terme consacré est “pigeonneau”.
Revoir la texture, s’assurer qu’il est bien réchauffé, consulter un vétérinaire en cas de symptômes persistants.
Que retenir ?
Sauver un bébé pigeon trouve son sens dans une attention de chaque instant : respect du repos, alimentation adaptée, observation du jabot, environnement calme. Il n’est pas rare de commettre de petites maladresses, mais les ressources en ligne et les associations fournissent une aide précieuse pour corriger le tir. Si chaque pigeonneau soigné et relâché compense un peu les dangers urbains, alors chaque geste compte. Les pigeons sont des compagnons discrets de la ville. Réduire leur invisibilité, notamment au stade juvénile, permet de tisser un lien inédit entre l’humain et le citadin ailé.
Sources
- https://occupyforanimals.fr/bebe-pigeon-soins-alimentation-et-habitat/
- https://www.autourdupotager.com/bebe-pigeon/
- https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/oiseaux/question-de-la-semaine-pourquoi-ne-voit-on-jamais-de-bebes-pigeons-en-ville_103015